Publié le 10 avril 2024

Prêt "transition juste" : La Banque Postale accompagne la construction d’une usine de ciments bas carbone

La société NeoCem a développé une alternative au ciment traditionnel, pour réduire l'empreinte carbone de 80% comparativement au ciment classique, sans compromettre sa qualité ni sa durabilité. A travers un prêt "transition juste", La Banque de financement et d’investissement (BFI) de La Banque Postale accompagne ce projet en finançant la construction de l'une des usines de production d’argiles calcinées de l'entreprise, permettant la production de ciments bas carbone à Saint-Maximin, dans l’Oise.

La société Neocem a été créée par Neo-Eco, un cabinet de conseil régional en ingénierie spécialisé dans l’économie circulaire et dont la mission est d’offrir une nouvelle vie à toutes les matières usagées. Le ciment est l'un des matériaux de construction les plus utilisés au monde, mais aussi l'un des plus polluants. Selon l'Agence internationale de l'énergie, la production de ciment est responsable de 7 % des émissions mondiales de CO₂.

La BFI dispose d’une enveloppe de financement dite de "transition juste" de 100 millions d’euros permettant le financement de projets vertueux et verts.

Afin de réduire les rejets de CO₂ émis lors de la fabrication du ciment, la société NeoCem a mis au point un process qui combine le process de flash calcination qui réduit le temps et la température de calcination et l'utilisation de l’argile comme matière première du ciment, non émettrice de CO₂, en remplacement du calcaire. Cette innovation repose sur l'utilisation de matières premières issues de filières de valorisation, englobant des processus tels que le recyclage, la valorisation énergétique ou le compostage. Cette approche ouvre la voie à une économie circulaire efficace, réduisant de manière significative l'empreinte énergétique nécessaire à la fabrication de ce nouveau liant. NeoCem a ainsi conçu un procédé unique de production de liant bas carbone, pour lequel un brevet a été déposé. Le bouclage de la 1ère unité industrielle nécessitant 23 millions d’euros, Neocem a sollicité trois banques, dont La Banque Postale pour un montant global de 7,3 millions d’euros.

La première usine sera opérationnelle en 2025. Elle permettra une production en régime de croisière d’environ 100 000 tonnes d’argiles flash calcinés bas carbone par an, ce qui représente une économie potentielle de 80 000 tonnes de CO₂ par an. Le nouveau mélange permettra de faire passer la quantité de CO₂ de 900 kilos à 140 kilos pour une tonne de ciment.

Laurent Guestin

Directeur administratif et financier chez Neo-Eco

Les argiles flash calcinés vont progressivement représenter une part très importante des ciments qui ont vocation à réduire significativement leur impact carbone. Nous sommes ravis d’avoir convaincu un pool d’investisseurs régionaux avec lesquels nous partageons les mêmes valeurs d’innovation, d’ancrage dans les territoires et de transition vers une économie durable.

Christophe Deboffe

Fondateur de Neo-Eco

En offrant une alternative viable au ciment traditionnel, l'entreprise répond à l'urgence climatique tout en redéfinissant les standards de la construction durable, en conciliant développement économique et préservation de l'environnement.

"Nous sommes fiers d’avoir pu financer un projet qui se déploie sur notre territoire et qui a pour objectif de recycler une matière inerte (de l’argile). C’est une boucle circulaire qui permettra de diminuer le CO₂ ", déclare Thomas Varoteaux chargé d’affaires entreprises à la Banque Postale. "Les relations avec nos interlocuteurs chez Neocem sont portées par nos valeurs communes. Nous échangeons déjà sur des projets futurs sur lesquels nous pourrions aussi les accompagner".

Nous sommes fiers d’avoir pu financer un projet qui a pour objectif de recycler une matière inerte. C’est une boucle circulaire qui permettra de diminuer le CO₂.

Thomas Varoteaux

Chargé d’affaires entreprises à la Banque Postale

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