Publié le 11 février 2021

"Mesures et perception" : une expérimentation inédite de mesure de la qualité de l’air en Île-de-France

Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France et ses partenaires, Philippe Wahl, Président-directeur général du Groupe La Poste et Karine Léger, directrice générale d’Airparif, ont présenté l’expérimentation "Mesures & perception", une expérimentation innovante de mesure de la qualité de l’air et de collecte du ressenti des citoyens en Île-de-France.

La Région Île-de-France annonçait en octobre 2019 lors de la présentation de son plan pour la transformation écologique de l’Île-de-France d’ici 2024 (10 milliards d’euros pour répondre à l’urgence écologique) le lancement d’un nouveau dispositif expérimental de mesure de la qualité de l’air, embarqué sur des véhicules sillonnant l’Île-de-France, et permettant de croiser ces informations avec la perception des Franciliens.

Le 16 mars 2020, après une procédure d’appel d’offres à laquelle 7 consortiums ont concouru, le groupement porté par la société Geoptis – filiale du groupe La Poste – est désigné lauréat du projet par Airparif. Le groupement réunit La Poste, sa filiale Geoptis et 42 Factory, start-up nantaise lauréate du programme accélérateur French IoT 2017, qui conçoit des micro-capteurs AtmoTrack.

Le projet est intégralement financé par la Région Île-de-France à hauteur de 1,5 million d’euros et piloté par AIRLAB, la plateforme d’innovation d’Airparif et de ses partenaires - dont la Région est un des principaux contributeurs. Il  a pour objectif d’améliorer les connaissances sur les niveaux de pollution au cœur du trafic, tout en testant un nouveau réseau de mesures, et d’appréhender la perception des Franciliens vis-à-vis de la qualité de l’air. Ces innovations permettront de faire mieux connaître la qualité de l’air en Île-de-France, et in fine d’identifier les leviers d’engagement des Franciliens pour faire baisser la pollution de l’air.

L’amélioration de la qualité de l’air est un enjeu de santé publique majeur auquel nous sommes fiers de participer. La Poste, neutre en carbone, est engagée depuis plus de 10 ans dans sa propre transition écologique, c’est donc naturellement que nous contribuons avec notre filiale Geoptis, à ce projet de mesure de la qualité de l’air en Île-de-France.

Philippe wahl

Président-directeur général du Groupe La Poste

Mis en œuvre dans une dynamique partenariale, le dispositif se décompose en 3 volets :

  1. Mesurer la qualité de l’air en mobilité : Geoptis a déployé 600 micro-capteurs AtmoTrack, développés par une start-up partenaire 42 Factory, lauréate 2017 du programme d’accélération French IoT, sur tout le territoire francilien. 500 sont embarqués sur les flottes de véhicules du Groupe La Poste : les véhicules des facteurs, les vélos et remorques de vélos à assistance électrique (K-Ryole) des coursiers Stuart, ainsi que des utilitaires et poids lourds. En complément, 100 micro-capteurs sont positionnés sur des bâtiments de La Poste, plateformes de distribution ou bureaux de poste.

    Ces capteurs ont été déployés progressivement depuis le 25 juin 2020, et ce pour une durée d’un an.

    Les micro-capteurs AtmoTrack ont été évalués à plusieurs reprises par AIRLAB dans le cadre du Challenge micro-capteurs, à la fois en position fixe et sur des véhicules. Les données produites toutes les 10 secondes seront traitées et analysées en vue de tester leur pertinence et la valeur ajoutée de leur intégration aux cartographies d’Airparif.

    72% des communes d’Île-de-France sont directement concernées par le déploiement de ces micro-capteurs.

  2. Mener une vaste enquête de perception en ligne et à domicile : Le deuxième volet consiste en une vaste enquête de perception, qui vise à recueillir le ressenti des Franciliens sur l’air qu’ils respirent, grâce à un questionnaire.

    Cette enquête aura lieu en ligne (https://votreperception-air2021.airparif.fr/), via une plateforme de participation citoyenne, et aux domiciles de Franciliens volontaires qui seront interrogés par des facteurs (sous réserve de l’évolution des conditions sanitaires).

    Le croisement de ces résultats, basés sur le ressenti des Franciliens, à des données objectives de qualité de l’air issues des relevés dans le trafic et à une telle échelle, en s’appuyant sur des interlocuteurs de proximité que sont les facteurs, constitue une approche innovante et complètement nouvelle par rapport aux diverses expérimentations qui existent d’ores et déjà sur l’utilisation de flotte de micro-capteurs, en France comme à l’étranger. 

  3. Mettre à disposition des citoyens un outil de signalement des anomalies, l’application « Signal’Air » : Après les mesures et l’enquête de perception, le troisième volet va plus loin encore dans l’implication des Franciliens avec  la mise en place d’une application de signalements participatifs « Signal’Air », qui leur permettra de signaler des anomalies ayant un impact sur l’air qu’ils respirent (odeurs, panache de fumée…).

    Cette application de signalement, inédite en Île-de-France, a pour objectif de permettre à chaque Francilien non seulement de signaler des anomalies, mais aussi de connaître le ressenti des habitants sur la pollution en temps réel, tout en contribuant à améliorer la connaissance de la qualité de l’air dans sa région.

Une expérimentation inédite de mesure de la qualité de l’air en Île-de-France

Quelques chiffres Clés...

Opération financée intégralement par la Région à hauteur 1,5 million d’euros

Volet 1 : Mesures de polluants

600

capteurs

dont 500 en mobilité et 100 sur des bâtiments

930

cellules de mesures

embarquées dans les capteurs

5 polluants mesurés 24h/24 et 7 jours sur 7 :

  • 3

    tailles de particules fines :

    PM10, PM2.5, PM1 avec 600 cellules de mesures

  • 300

    cellules de mesures

    de Dioxyde d’azote (NO2)

  • 30

    cellules de mesures

    d'Ammoniac (NH3)

Volet 2 : Enquête de perception 

Une plateforme en ligne de participation citoyenne sera dédiée à recueillir la perception qu’ont les Franciliens de la qualité de l’air qu’ils respirent, ainsi qu’à évaluer les leviers de leur engagement pour améliorer celle-ci.

Par ailleurs, 1 100 personnes volontaires participeront à des entretiens personnalisés effectués par des facteurs, afin de recueillir leurs perceptions sur la qualité de l’air, et ce sur l’ensemble du territoire francilien, y compris en zones rurales (sous réserve de l’évolution des conditions sanitaires).

Volet 3 : Déploiement d’une application de signalements 

L’application de signalements participatifs « Signal’Air » sera déployée en Île-de-France au mois de mars 2021. Cette application permettra à tous les Franciliens qui le souhaitent de signaler des nuisances qui affectent l’air qu’ils respirent (odeurs, visuels – comme un panache de fumée – mais aussi bruits et pollens). L’ensemble des signalements sera regroupé sur une carte interactive, ce qui permettra aux utilisateurs de l’application de connaître en temps réel les perceptions des Franciliens sur la qualité de l’air autour d’eux, ainsi que de contribuer à l’amélioration des connaissances sur la qualité de l’air en Île-de-France.

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