Publié le 1 octobre 2020

Les citoyens du Nord imaginent La Poste des territoires

La Poste a convié 25 citoyens les 25 et 26 septembre, à Lille, pour débattre du rôle de La Poste dans le cadre de la transition territoriale. Deux journées d’échanges enrichissantes qui nourriront les réflexions autour du plan stratégique La Poste 2030.

La météo froide et pluvieuse de ce dernier week-end de septembre aurait pu en décourager plus d’un. Et pourtant, ils sont tous présents, citoyens et experts, pour débattre du rôle de La Poste dans les territoires pour les dix prochaines années.

Dans les locaux agréables de Startway de Lille, un espace de coworking créé dans un ancien centre de tri de La Poste, Fabrice, Émilie, Camille, Anthony, Fred et 20 autres citoyens se concentrent sur le thème de cette journée : "Face au défi territorial auquel devra faire face le pays d’ici à 2030, quelle doit être la contribution de La Poste ?". Car l’évolution rapide et parfois déstabilisante de nos régions n’a échappé à personne. Pourtant, La Poste, elle, est toujours là, ou pas loin. À côté de la mairie de chaque village, le bureau postal avec la voiture jaune ou le vélo à assistance électrique du facteur incarne une présence rassurante pour tous les habitants.

QUE SIGNIFIE VRAIMENT "TRANSITION DES TERRITOIRES" ?

Le premier expert, Olivier Portier, consultant, créateur et pilote de l'Observatoire des impacts territoriaux de la crise, ouvre la journée de samedi. "Nous sommes passés du territoire îlot, autonome, où l’on consomme ce que l’on produit sur place, au territoire "passoire".Un lieu où l’on vit mais on travaille ailleurs, où l’on consomme ce que nous importons et on exporte ce que l’on produit. Un lieu qui est donc très dépendant de ce qui se passe à l’extérieur". À l’issue de l’intervention, les questions expriment l’inquiétude face à la désertification de certaines régions. Dans ce contexte, quel peut être le rôle de La Poste pour soutenir le développement des territoires ? "La Poste doit continuer à approfondir sa connaissance fine des besoins de chaque région mais aussi des communautés de communes ou des agglomérations. Elle pourra ainsi contribuer à la création de nouvelles chaînes de valeur, à la relance de la consommation locale de produits locaux autant que possible".

DES SERVICES AU PLUS PRÈS DES BESOINS DES TERRITOIRES

Après une courte pause, c’est au tour de Yannick Imbert, directeur des affaires territoriales et publiques du Groupe La Poste, de prendre la parole pour rappeler "qu’à chaque phase de l’évolution de la société française, La Poste est là". Mais aujourd’hui, la baisse du courrier "papier" est inexorable. De 18 milliards de lettres distribuées il y a 10 ans, on est passé à 9 milliards en 2019 pour arriver, selon les prévisions, à 5 milliards en 2025.

Face à ce constat, La Poste doit se réinventer tout en préservant sa mission auprès des citoyens. Et le Groupe peut profiter de son maillage territorial pour expérimenter de nouveaux services : livraison de médicaments et de repas, relève des compteurs, aide à la personne. Ou encore création de tiers lieux, tels que Startway, ou de maisons services seniors pour valoriser le patrimoine immobilier. La variété et la diversité des activités de La Poste surprennent l’assistance. Comment un facteur peut-il s’occuper d’une personne dépendante ? Ou faire un bilan énergétique ? Yannick Imbert rassure les plus sceptiques. Il ne s’agit en aucun cas de se substituer aux professionnels de la santé, par exemple, mais simplement de réaliser des actes de premier niveau, en partenariat avec d’autres prestataires du secteur.

LA COMPÉTITION ENTRE LES TERRITOIRES

Pour clore la matinée, Christine Liefooghe, maître de conférences à l’UFR de géographie et aménagement / IAUL - Université de Lille, revient sur la notion de "territoires" au pluriel. En effet, il y a seulement une dizaine d’années,  l’Etat assurait encore  un équilibre du territoire français pour pallier les insuffisances. "On est passé aujourd’hui à une autre logique, celle de la compétition entre territoires". Dans ce contexte, La Poste, avec son maillage territorial, doit être un acteur sécurisant pour les citoyens et les entreprises en termes de proximité mais aussi en termes de sécurité numérique et de création d’écosystèmes, par des partenariats avec les Chambres des Métiers et les Chambres de Commerce.

LA POSTE DOIT SOUTENIR LES TERRITOIRES, AU PLUS PRÈS DES CITOYENS

Les débats se poursuivent pendant la pause déjeuner. Les citoyens continuent en effet d’échanger autour de leurs plateaux repas. Les idées fusent, de nouvelles questions émergent. Qu’en sera-t-il de la proximité avec MON facteur ? De la relation humaine dans les bureaux de poste ? Et quid de la formation des postiers à ces nouvelles missions ? À 14 heures, Anne Dupont, déléguée territoriale Groupe Nord de La Poste, prend la parole. Pour présenter tout le potentiel de La Poste, elle revient sur ce que le Groupe a déjà mis en place, dans la région Hauts-de-France. Création de Maisons France Services, de "bureaux jeunes" à proximité de l’Université Catholique de Lille, ouverture de guichets postaux dans les mairies ou les Offices de Tourisme. Ou encore, l’acquisition de la société de livraison Stuart et de Newcard, qui met à disposition des citoyens des tablettes pour faire des relevés cardiaques. Face au foisonnement d’initiatives, qui semblent parfois ne plus être en lien avec le métier originel de La Poste, les citoyens sont parfois dubitatifs. Fred, Anthony, Michel, Émilie, Séverine, tous insistent sur la relation humaine, à laquelle ils sont profondément attachés, même s’ils sont conscients de la nécessité du changement. À l’issue de ce week-end cependant, tous repartent avec une vision renouvelée de La Poste. Et avec la conviction que proximité et confiance resteront les piliers de l’action du Groupe en 2030.