Publié le 19 novembre 2018

Le financement participatif, moteur des projets locaux

Olivier Sanch est coach KissKissBankBank. Pour financer son projet théâtral « Voulez-vous jouer avec Moâ ? », Maxime Larouy a fait appel au financement participatif. Ils ont participé, le 26 septembre 2018 à Orléans, au premier KissKiss dating de la région Centre-Val de Loire. Interview croisée.

Pourquoi faire appel au financement participatif ? Quels en sont les intérêts ?

Olivier Sanch : C’est un mode de financement alternatif qui permet d’investir de nouveaux champs et qui est complémentaire du milieu bancaire traditionnel, peut-être plus frileux sur des projets innovants. KissKissBankBank (KKBB) est une plate-forme numérique sécurisée qui régit les dons entre porteurs de projet et particuliers. Le financement participatif fait avant tout appel à l’humain et à l’empathie. Les porteurs de projet font connaître leur initiative, développent leur réseau et identifient des relais. C’est parfois plus important que le financement lui-même. Finalement, KKBB permet d’innover, de communiquer, de fédérer et de fidéliser.

Maxime Larouy : À la recherche de financements pour une production théâtrale, j’ai fait appel au financement participatif et à la plate-forme KKBB. Elle présentait la meilleure vitrine dans le domaine culturel. La création de ma page et l’accompagnement d’un coach de KKBB m’ont fait me questionner sur mon projet et m’ont permis de le préciser dans un cadre professionnel. Au-delà, je trouve intéressant de développer un réseau et de créer une communauté nombreuse autour de projets. Ce type de financement permet au donateur de s’inscrire dans un projet collectif qui se concrétise. Cela donne du pouvoir à son argent.

Depuis décembre 2015, les collectivités elles-mêmes peuvent créer un projet dans le domaine du social, du culturel, du solidaire et de l’éducatif

Olivier Sanch

Coach KissKissBankBank

En quoi le financement participatif peut-il être un élément différenciant pour des projets locaux ?

Olivier Sanch : Ce financement donne du sens aux projets présents sur notre plate-forme, grâce à la contribution des donateurs. Il fait vivre l’intelligence collective. Au-delà, les collectivités peuvent soutenir des campagnes issues de leur territoire. C’est un coup de pouce et cela donne une crédibilité supplémentaire. De plus, depuis décembre 2015, les collectivités elles-mêmes peuvent créer un projet dans le domaine du social, du culturel, du solidaire et de l’éducatif. Leur projet doit les aider à aller au-delà de ce que leur permet leur budget normal, hors crowdfunding. Surtout, il contribue à faire vivre le territoire. Les porteurs de projet, qu’ils soient particuliers, collectivités ou associations, ont en commun la volonté de se faire connaître, d’attirer des touristes et de valoriser, tout simplement, leur territoire.

Maxime Larouy : Dans le milieu culturel, l’échange entre les gens est essentiel. Le financement participatif favorise les interactions avec notre réseau proche et permet de développer de nouveaux cercles de connaissances. Finalement, il attise la curiosité, donne envie d’aller découvrir de nouvelles choses ou personnes, souvent proches de chez soi, et de participer. À ce titre, en échange de leur contribution, nous avons proposé aux donateurs des invitations pour le spectacle, de visiter les coulisses ou encore de goûter avec l’équipe… que des actions destinées à faire se rencontrer les gens ! Pour les imaginer, nous nous étions inspirés d’idées déjà utilisées. Notre objectif est de proposer des projets pour animer le territoire. Le financement participatif permet de les concrétiser avec un bonus : l’échange humain.

La Banque Postale et le financement participatif

La Banque Postale accompagne l’essor du financement participatif depuis 2009 grâce à son partenariat avec KissKissBankBank, un engagement qui s’est accéléré en 2017 avec le rachat de la plate-forme. La Poste souhaite faire connaître largement ce mode de financement de projets locaux, en s’appuyant sur son réseau de bureaux et de conseillers. Aussi, des KissKiss dating seront organisés partout en France. Orléans a accueilli la première rencontre de la région, le 26 septembre 2018. L’objectif : présenter cette solution et encourager les initiatives des porteurs de projet. D’autres viendront dans la région.