Publié le 31 janvier 2019

Une réponse concrète aux commerces fermés en centre-ville

Après appel à projets, la communauté de communes de Lacq-Orthez lance l’opération « Ma Boutique à l’essai® ». Le concept : favoriser l’implantation dans un local commercial vide au loyer négocié d’un nouveau projet préalablement sélectionné. Précisions de Christian Léchit, vice-président en charge du commerce et à l’artisanat de la communauté de communes Lacq-Orthez.

Christian Léchit, vice-président en charge du commerce et à l’artisanat de la communauté de communes Lacq-Orthez
Christian LéchitVice-président en charge du commerce et à l’artisanat de la communauté de communes Lacq-Orthez
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Pourquoi avoir lancé cet appel à projets ?

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Christian Léchit : En France, le taux de vacance des locaux commerciaux dans les villes de moins de 50 000 habitants est passé de 6,1 % en 2001 à 11,1% en 2015. Le territoire de la Communauté de communes ne fait pas exception à cette tendance, les villes moyennes et les centre bourgs font face à une désertification et une dévitalisation se traduisant, notamment, par des locaux commerciaux vides. Pour lutter contre ce phénomène constaté principalement à Mourenx et à Orthez, nous nous sommes engagés dans le dispositif Ma boutique à l’essai.

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Quel est ce concept de « Ma Boutique à l’essai » ?

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Christian Léchit : C’est un outil qui aide à contrecarrer le phénomène de multiplication des locaux vides. Pour les communes, ce dispositif présente le double avantage de faire revivre une cellule commerciale tout en maîtrisant le choix de l’activité. Pour le porteur de projet qui est choisi suite à l’appel d’offres, c’est l’assurance de tester son activité sans risque, tout en étant accompagné par des professionnels du secteur à partir du montage du projet, pendant l’activité et au terme des 6 mois renouvelables du bail commercial.

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Quels sont les critères de sélection des projets ?

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Christian Léchit : Cette opération s’adresse à toute personne souhaitant créer un commerce de proximité. Les projets liés à l’équipement de la personne, de la maison et les métiers de services sont privilégiés dans un premier temps, car ils ne nécessitent pas beaucoup d’investissement au départ. La notion de bail précaire de 6 mois renouvelable confirme ce positionnement en cas d’échec du projet. Seuls les projets suffisamment aboutis sont présentés en comité de sélection (le porteur de projet doit présenter un dossier complet, un prévisionnel financier validé par un de nos partenaires, être bien préparé pour le présenter). L’objectif n’est pas de faire à la place du candidat, il est accompagné mais pas assisté. Pour finir, le propriétaire aura son mot à dire puisqu’il siège au comité de sélection.

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Quels avantages pour le commerçant et le propriétaire du local ?

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Christian Léchit : Il s’agit pour le porteur de projet de confronter son activité à la réalité du marché, sans prise de risque excessive, de bénéficier d’un local commercial entre 45 et 60 m2 bien situé et « prêt à l’emploi », d’être soutenu techniquement avant l’ouverture et pendant l’activité, et d’un package de démarrage : remise sur des prestations bancaires, des offres de prestation de communication, accompagnement comptable… Pour un propriétaire, la démarche ne manque pas non plus d’intérêt. Sans compter qu’il participe à la redynamisation du centre-ville, cette opération est peu risquée : son local est à nouveau occupé, il perçoit de nouveau un loyer, les risques d’impayés sont réduits grâce au bail dérogatoire et une fois le test validé (6 mois renouvelables une fois), le propriétaire signe un bail 3/6/9.

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Vous semblez avoir réglé la question du montant des loyers.

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Christian Léchit : L’opération est également une réussite dans les échanges qu’elle a initiés entre les institutions et les bailleurs privés. En effet, elle a permis d’engager le dialogue sur la question des loyers, parfois trop difficile à surmonter pour un porteur de projet. Il a fallu réajuster le montant des loyers pour faciliter l’installation des nouveaux créateurs. De plus, en s’inspirant de cette opération d’autres propriétaires commencent à proposer également des baux de 12 mois renouvelables au lieu des 3/6/9 traditionnels. Nous menons la même opération sur la commune de Mourenx, pour laquelle nous sommes en prospection.

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Quel bilan faites-vous à ce stade ?

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Christian Léchit : Sur la commune d’Orthez, depuis le lancement, 8 porteurs de projet se sont manifestés et certains d’entre eux ont été accompagnés pour créer leur entreprise. Jusqu’ici, exclusivement des femmes expérimentées dans le commerce ou en reconversion professionnelle, avec des projets allant de l’artisanat à la vente au détail, en passant par l’alimentaire. Sur les huit projets, un s’est dégagé du lot. Il a été présenté au comité de sélection, comme le prévoit le règlement. Il s’agit d’un commerce de prêt-à-porter féminin. Les autres projets ne sont pas pour autant écartés ou abandonnés, l’un d’entre eux s’est installé dans une rue adjacente et 1 autre est en cours d’installation dans la même rue. Pour le reste des projets, ils sont toujours en accompagnement avec les partenaires institutionnels pour un repositionnement sur un autre local si la fiabilité de leur projet est avérée.

Le rôle de La Poste

Bien ancrée sur le territoire, La Poste, partenaire de l’opération « Boutiques à l’essai » s’engage à proposer des offres aux commerçants à l’essai (auxquelles ils peuvent ou non souscrire) : accompagnement, remise sur offres, périodes de gratuité… Elle s’engage également à relayer l’opération et à participer activement aux réunions. Ce partenariat vient compléter les solutions de La Poste pour accompagner les collectivités dans leur politique « commerce de proximité ». Par exemple, sa filiale e-City propose une plate-forme d’animation commerciale en ligne (solutions de click and collect, livraison et recommandations de produits…) connectée au système logistique de La Poste.