Publié le 16 août 2021

Pôle logistique de Toulouse : le chantier s’achève

Le premier bâtiment de la zone logistique de Fondeyre vient d'être livré. Une occasion pour les toulousains de découvrir l’ensemble architectural du nouveau pôle logistique de la métropole : 19 500 m2 dédiés à la livraison du dernier kilomètre. Philippe Perrin, Vice-Président de Toulouse Métropole en charge des nouvelles mobilités, revient sur les projets de logistique urbaine durable de la collectivité.

Inédit par son ampleur dans une métropole régionale, en totale synergie avec le Marché d’Intérêt National de Toulouse Occitanie, le pôle logistique de Toulouse entre en fonctionnement à l’automne 2021.

Avec une surface couverte de 19 500m2, la plateforme multimodale de Fondeyre se constitue de 2 bâtiments de 200 m de long sur 40m de large, et d’un parking poids lourds de 144 places. Elle permettra de collecter et d’acheminer quotidiennement 60 000 colis et marchandises en centre-ville, de manière propre. Le premier bâtiment, livré en juillet (photo ci-contre), est équipé d’infrastructures permettant l’accueil de spécialistes de l’alimentaire et du froid.

Le second accueillera, à partir d’octobre 2021, une plateforme colis de La Poste (4 500 m2) et les services d’Urby (2 800 m2), filiale du Groupe La Poste dédiée à la logistique urbaine.

Toulouse Métrople, engagée pour une logistique urbaine propre

Toulouse s’est attaquée il y a plusieurs années au premier objectif, visant à réduire la pollution, avec une charte des livraisons qui donne la priorité aux véhicules propres ou à faible émission de CO2. La Poste est d’ailleurs l’un des premiers opérateurs de livraison signataire de cette charte. Aujourd’hui, La Métropole va plus loin avec la mise en place d’une Zone à Faible Emission. La ZFE sera opérationnelle à l’automne 2021 : dans sa première étape elle s’appliquera aux camions de livraisons, et sera étendue, à partir de 2023, aux véhicules des particuliers sur la base des vignettes Crit’Air.

Outre la réduction de la pollution par des gaz à effet de serre, l’exécutif local cherche également à réduire la pollution sonore en centre-ville. C’est aussi pour cela qu’il souhaite généraliser la desserte de l’hyper-centre par des véhicules électriques et des vélos-cargos

La Métropole toulousaine gagne chaque année 15 000 nouveaux habitants. Cette croissance démographique, conjuguée à l’essor du e-commerce, fait que la circulation des marchandises augmente d’année en année : il est primordial que la collectivité anticipe et organise les flux de livraisons. Desservie par le Canal du Midi et le Canal Latéral, la Ville s’intéresse notamment au frêt fluvial.

Philippe Perrin

Vice-Président de Toulouse Métropole en charge des nouvelles mobilités

Tendre à la mutualisation des livraisons

Le Groupe La Poste s’est engagé aux côtés de Toulouse métropole dans l’organisation de la logistique urbaine et a investi dans le projet de pôle logistique sur la zone de Fondeyre. Celui-ci va permettre de massifier les arrivées de marchandises à l’entrée de la ville, d’où partirons des véhicules de livraison propres qui desserviront le centre-ville.

"C’est un très bon début, mais ce n’est que la première brique d’une coopération que nous devons poursuivre, en incitant notamment les commerçants à mutualiser leur livraisons : plutôt que 6 véhicules desservant 6 commerces, il faut tendre à 1 seule tournée desservant ces 6 commerces" poursuit Philippe Perrin. "Urby, filiale du Groupe La Poste, a mis en place sur Toulouse un intéressant service de logistique inversée avec la collecte des déchets valorisables. C’est un bon exemple de ce vers quoi nous voulons tendre".

Un investissement global de 29 millions d’euros, 15 entreprises et 6 mois de travaux ont été nécessaire pour mener à bien le chantier du nouveau pôle logistique de Toulouse.

La nouvelle version de la charte de livraisons sur laquelle travaille en ce moment la Ville de Toulouse en ce moment veut inciter les commerçants à penser "mutualisation des livraisons".

Faciliter la ville et la rendre à ses habitants

Pour pacifier la ville et la rendre à ses habitants, il est également important de penser la logistique des commerçants vers les particuliers. Cela nécessite de trouver du foncier en centre-ville, pour y créer des Espaces Logistique Urbains.

"La Poste, avec son foncier, a un réel potentiel. Cela devrait lui permettre de participer ce mouvement de "pacification de la ville", à savoir rendre la ville à ses habitants à l’heure matinale de pointe, entre 7h00 et 9h00 et à la fin de leur journée de travail. Plus de camions de livraisons en double-file, nuisibles aux modes de déplacements doux, mais des vélos-cargos, ou des consignes situées à des points stratégiques, comme les terminus de lignes de métro ou de bus. Enfin, pour faire vivre la Ville, nous sommes moins favorables à la livraison systématique à domicile, qu’à la livraison en point-relais, dans nos commerces de proximité".

Le Groupe La Poste est associé à la réflexion, aux côtés des associations de commerçants et des autres opérateurs de livraison, qui aboutira dans moins d’un an à une nouvelle charte des livraisons. "La concertation de toutes les parties prenantes est complexe, la charte qui en découlera devra être simple à mettre en œuvre" conclut Philippe Perrin.

Un projet inscrit dans une Délégation de Service Public

Le projet de création de zone logistique s’inscrit dans le cadre d’une délégation de service public de 22 ans, confiée par Toulouse Métropole au Consortium LUMIN’Toulouse. En charge de la gestion du Marché d’Intérêt National Toulouse Occitanie et de la zone logistique de depuis juillet 2017, LUMIN’Toulouse est détenu à 51% par la SEMMARIS (gestionnaire du MIN de Rungis), à 44% par la filiale immobilière du Groupe, Poste Immo, et à 5% par la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées.

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